Workshop - L'écrit d'assemblée (11e-16e siècles)

L'écrit d'assemblée (11e-16e siècles)

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Le workshop « l’écrit d’assemblée » se propose d’étudier les pratiques de l’écrit de la collégialité. La période s’étend de la révolution de l’écrit (XIIe siècle) à la première modernité (XVIe siècle) jusqu’à présent délaissée par les historiens de la literacy : temps d’institutionnalisation des assemblées jusque là plus « volatiles ». L’approche se veut transversale, englobant les assemblées ecclésiastiques comme « laïques » ou « civiles », dans une perspective avant tout comparatiste. Certaines de ces assemblées sont ponctuelles, mouvantes et nomades : conciles, synodes, assemblées d’états ; quels sont les écrits qu’elles mettent en oeuvre? Dans quelles circonstances sont-ils établis ou reçus, comment sont-ils utilisés et considérés ? Chapitres, conseils de ville, cours féodales ou de justice, assemblées communautaires, universitaires ou professionnelles en font-ils le même usage, eux qui oeuvrent dans la continuité, renforcés par un ancrage géographique plus stable et des missions mieux définies ?

 

Ces assemblées produisent et reçoivent des documents : convocations écrites aux réunions, documents préparatoires aux débats, documents de travail établis au cours des sessions et écrits conclusifs établis après la clôture des discussions… Cette typologie documentaire sommaire doit être précisée, en fonction de la physionomie de ces assemblées, mais aussi de l’évolution de leurs missions. Que peut-on dire des documents échangés avec des intervenants extérieurs à l’assemblée, qu’il s’agisse des rapports avec les autorités supérieures (roi, prince, seigneur, pape, évêque, doyen…) ou avec le « bas de l’échelle » hiérarchique (bas clergé, officiers locaux ou subalternes), ou qu’il s’agisse au contraire des contacts avec la « masse » (les fidèles, les étudiants, le pays) ? Il conviendra de comparer la portée symbolique de ces écrits, la manière dont ils sont lus, retranscrits et leur contenu réutilisé, « recyclé », ou encore les égards dont ils bénéficient lorsqu’est venu le moment de les conserver, de les archiver.

 

La mise en œuvre de l’écrit par les membres d’une assemblée constitue un des moteurs de l’institutionnalisation de celle-ci. La somme des individualités qui composent le groupe, son action, ses décisions, semblent se matérialiser dans les écrits qu’il produit, tout comme il s’incarne dans des lieux de réunion et des rituels. Quelle(s) sont les autorité(s) qui instituent ces assemblées au travers de leurs écrits ?  Comment s’y expriment-elles ? Ces assemblées plus ou moins sporadiques se donnent des signes de validation : quels sont-ils, à qui sont-ils empruntés ? L’authentification des documents se construit-elle par le nombre ou par la volonté d’une maior pars ? Quels documents, en amont des réunions, témoignent de l’initiative de la convocation ? Et quels sont ceux, mandats ou instructions, qui fondent l’autorité de l’action des participants ?

 

Quant aux hommes qui, dans ces assemblées souvent sans personnel fixe, sans procureur ou syndic, se chargent de la mise par écrit, de la publicité et, enfin, de la conservation des documents : qui sont-ils ? Quelle est la chaîne de production de l’écrit d’assemblée : qui sont les scribes, d’où viennent-ils, sont-ils recrutés sur place, à qui sont-ils attachés, comment se structure le bureau d’écriture, qui le dirige ? Les archives sur lesquelles on se penche aujourd’hui sont-elles effectivement celles de l’assemblée, ou bien plutôt celles de ses membres ? Et s’il s’agit d’archives de l’assemblée, qui les garde, qui les classe et comment ? Quelles en sont enfin les modalités d’accès ?

 

Ce questionnaire effleure à peine un sujet complètement en friche, mais d’une brûlante actualité : la construction d’un discours collectif, transcendant ici les « frontières », là les « castes », qui prend forme dans un écrit réinventé.


Programme

9h - Accueil

 

9h30 - Introduction par Paul Bertrand et Marie Van Eeckenrode (UCL)

 

10h - Introduction et développement d'assemblées de paix dans l'archidiocèse de Reims aux XIe et XIIe siècles par Sam Janssens (UGent)

Répondant : Charles Mériaux (Université de Lille 3)

 

11h30 - Les assemblées des derniers Capétiens à travers le filtre des archives royales par Olivier Canteaut (CNRS-LAMOP)

Répondant : Olivier Guyotjeannin (École nationale des chartes)

 

(modification par rapport au programme annoncé) 14h - S'assembler pour synthétiser ? La genèse d'une ordonnance au 16e siècle dans les Pays-Bas méridionaux par Nicolas Simon (Université Saint-Louis - Bruxelles)

 

15h - La culture écrite des assemblées représentatives dans les anciens Pays-Bas (XIVe-XVIe s.) par Marie Van Eeckenrode (UCL)

Répondant : Jan Dumolyn (UGent)

 

16h - Conclusions par Steven Vanderputten (UGent)

Informations pratiques & inscription (obligatoire)

Vendredi 16 janvier 2015

Salle du conseil FIAL

Université catholique de Louvain

1 Place Blaise Pascal

Louvain-la-Neuve (Belgique)

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Centre de recherches en histoire du droit, des institutions et de la société

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