Vaste question que celle des sources relatives à la colonisation belge en Afrique ! Alors que chercheurs et société civile réclament un (meilleur) accès aux « archives coloniales », il n’existait jusqu’ici aucun outil permettant d’identifier et de localiser toutes les sources disponibles en Belgique. Pourtant, ce sont près de 20 kilomètres linéaires d’archives relatives à la colonisation qui reposent dans plus de 80 institutions de conservation en Belgique. La rédaction du « Guide des sources de l’histoire de la colonisation (belge) » constitue donc une avancée cruciale dans l’identification et la description des archives relatives à l’État indépendant du Congo (1885-1908), au Congo belge (1908-1960) et au Ruanda-Urundi ([1916] 1923-1962) : archives produites par les souverains et les différents gouvernements, par les hommes et femmes politiques, par l’administration coloniale, par les entreprises, les missions religieuses, les universités, les fondations, le monde associatif et culturel et tous les autres acteurs de cette histoire dont les Africains bien évidemment.
Sorte de GPS des archives coloniales, ce guide permet pour la première fois au citoyen et au chercheur, peu importe le continent sur lequel il vit, de savoir précisément qui conserve quoi sur le territoire belge. Il répond à une triple nécessité : scientifique, sociétale et mémorielle.
Riche de plus de 1500 notices pour près de 2300 pages, cette publication propose une description sommaire et une remise en contexte de tous les fonds et collections d’archives coloniales conservés en Belgique, leur intérêt pour la recherche, leurs liens avec d’autres fonds et collections, etc. Une large et indispensable introduction replace les archives relatives à la colonisation belge dans le débat international et pose les questions très sensibles du partage de patrimoine, du retour des archives en Afrique et de la construction de la mémoire. Le guide est également accompagné d’un bilan historiographique fouillé, de pistes permettant de repérer les sources relatives à la colonisation belge conservées à l’étranger ou encore d’un cahier de plusieurs centaines d’illustrations qui souligne l’intérêt et la nécessité d’élargir les champs de la recherche aux sources iconographiques.