Aujourd’hui, l’exigence d’objectivité s’est imposée comme idéal régulateur de la pratique scientifique dans les sciences historiques et sociales. Pourtant, la notion même d’objectivité scientifique n’a pas toujours existé ni eu la même signification. Il apparait ainsi indispensable d’interroger un concept régulièrement utilisé pour légitimer nos savoirs. La question se pose avec d’autant plus d’insistance en ce qui concerne les sciences humaines et sociales, au vu des développements, ces dernières années, de la théorie de la connaissance située (standpoint theory), qui se propose de remettre en cause la notion d’objectivité en proposant de considérer le point de vue des minorités comme un biais de connaissance pertinent pour la critique d’un système donné.
L’objectivité en sciences humaines, un idéal régulateur ? C’est sous cet intitulé volontairement provocateur que ce numéro des C@hiers du CRHiDI. Histoire, droit, institutions, société rassemble les contributions de jeunes chercheur·e·s qui se sont prêté·e·s à l’exercice dans leur champ de recherche respectif, soit en interrogeant le lien existant entre rationalité scientifique guidée par une méthodologie spécifique et leurs affinités respectives (méthodologie orientée), soit en analysant la perception subjective des acteurs historiques eux-mêmes au travers des sources mises à disposition. En guise de conclusion, ce numéro propose une interview de l’historienne et philosophe Geneviève Warland dans laquelle elle interroge tour à tour la relation entre les notions de vérité et d’objectivité et les impératifs qui en découlent pour l’historien et l’historienne, tant dans son activité scientifique que d’un point de vue sociétal.
Camille Banse, Emilie Colpaint et Camille Rutsaert, "L'objectivité en sciences humaines, un idéal régulateur?"
C@hiers du CRHiDI. Histoire, droit, institutions, société, vol. 45, 2022.
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