Au cours des dernières décennies, les lettres de rémission ont bénéficié d’une aura importante parmi les historiens de la justice, donnant lieu à de nombreux projets de recherche et études. Pourtant, malgré le flot de publications qui en découle, force est de constater l’absence de travaux portant sur une catégorie de population spécifique: les femmes. En effet, si l’étude de la pratique miséricordieuse fait intuitivement penser aux lettres de rémission, il n’est pas étonnant d’associer le pardon à une figure masculine se présentant "aux pieds de Sa Majesté".
Cette déduction s’explique par le fait qu’historiquement, les lettres de rémission se concentrent sur l’homicide, crime de sang, dont les femmes semblent être traditionnellement éloignées. Bien trop souvent jugées absentes ou quantitativement peu importantes, ces dernières semblent avoir été le plus souvent mises de côté, voire oubliées. C’est donc dans une profonde volonté de pallier le manque d’études portant sur les femmes face au pardon princier que s’inscrit cette présente recherche. En travaillant essentiellement sur les dossiers de grâce ordinaires issus du fonds du Conseil privé sous le régime autrichien, cette étude se concentre spécifiquement sur les femmes candidates à la grâce dans la seconde moitié du XVIIIe siècle: identifier, incriminer, pardonner, tels sont les trois temps de cette réflexion.
En se rendant sur le site des Presses universitaires de Louvain
En prenant directement contact avec julie.douley@uclouvain.be