Colloque : Les reliques en tension. Rivalités, menaces et destructions d’objets sacrés à l’époque moderne (ca 1500-1815)

Le 15 mai 2025

Ce colloque est organisé par le LabEX COMOD (Université Lyon 2) et le Centre de recherches en histoire du droit, des institutions et de la société (CRHiDI).

 

Les reliques connurent, on le sait, une large popularité durant les trois derniers siècles de l’Ancien Régime. On pense bien entendu aux restes des bienheureux portés d’ancienneté sur les autels, dès le haut moyen âge souvent, ou à des objets liés au Christ ou à la Vierge. Mais aussi aux ossements extraits massivement des catacombes à partir du XVIe siècle. Sans oublier ceux de saints modernes. Ces corps ou parties de corps purent parfois connaître des moments agités. Les affrontements confessionnels menacèrent, voire amenèrent la destruction de restes sacrés. On pense aux guerres de religions, mais également aux conflits qui opposèrent Etats protestants et catholiques aux XVIIe et XVIIIe siècles. La période révolutionnaire mit également à mal nombre de reliques. En cause tantôt un mépris envers des objets considérés comme superstitieux, tantôt l’appât du gain suscité par les orfèvreries précieuses qui les contenaient souvent.

 

Mais au sein même du monde catholique, des tensions se firent jour également. Des rivalités purent survenir quant à la possession de corps saints. On vit ainsi des communautés de fidèles (paroisses, confréries) revendiquer chacune des droits à leur égard. Dans d’autres cas, des institutions ecclésiastiques ou bien des membres du clergé et des fidèles s’opposèrent à ce sujet. Sans aller jusqu’à la question de la propriété, le simple déplacement de reliques dans un autre édifice, voire même à l’intérieur de l’un d’eux, cristallisa certaines oppositions.

 

Ajoutons encore que des positions parfois diamétralement opposées entre autorités ecclésiastiques et fidèles ou clergé local quant à l’authenticité et par conséquent la licéité de l’exposition de certaines reliques purent susciter des difficultés. En particulier à la suite des canons tridentins et des dispositions conciliaires et synodales soucieuses de les mettre en application. Sans oublier les constats et critiques émis à l’occasion de visites pastorales.

 

Se pose aussi en conséquence, la question des réactions face à ces tensions d’autant plus marquées qu’elles touchent au sacré. Des procès, parfois interminables et coûteux, opposèrent les parties. Dans des contextes de conflits, des reliques purent être « enlevées » et dissimulées en attendant des temps meilleurs, en les enfouissant ou en les abritant derrière les murailles d’une ville voisine. Les déplacements sont ainsi engendrés par les transformations du rapport au sacré, la volonté d'éviter les contacts jugés superstitieux ou de préserver ce qui était devenu des éléments patrimoniaux. Avec parfois à terme des conséquences irrémédiables, que ce soit pour les reliques elles-mêmes ou leurs réceptacles. Au-delà, se pose également la question du solutionnement de ces crises et de la manière qui le vit mettre en œuvre (reconnaissance, procession, exhumation,…).

 

Ce colloque privilégie l’époque moderne et le tout début du XIXe siècle. La réforme catholique, les affrontements confessionnels, la montée du rationalisme et le renouveau catholique post-concordataire constituent des contextes variés susceptibles de multiplier les éclairages.

 

Informations pratiques

Concrètement, le colloque aura lieu à l’UCLouvain Saint-Louis Bruxelles en mai 2025 et à l’Université Lyon 2 en septembre 2025.

 

 

Centre de recherches en histoire du droit, des institutions et de la société

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