Les tensions peuvent être nombreuses entre fabriques d’église et autorités communales. Le patrimoine des institutions paroissiales d’Ancien Régime – "Églises", Tables des pauvres, chapelles, confréries… – qui passa aux nouvelles entités paroissiales en 1803 et fut placé sous le contrôle des fabriques d’église, sous statut d’établissement public, créées en 1809, peut se révéler aujourd’hui complexe à gérer. En cause, des questions financières, des dissensions idéologiques, le recul de la pratique religieuse, la laïcisation croissante de nos sociétés ou encore l’essor de la multiculturalité,…
Cette réalité contemporaine doit amener l’historien à un questionnement rétrospectif : comment les paroisses d’Ancien Régime étaient-elles gérées et organisées ? Il ne s’agit pas ici d’évoquer la direction spirituelle de celles-ci, mais bien la gestion de leur temporel. En d'autres termes, quels furent sous l'Ancien Régime les rapports entre la paroisse d'un côté et les autorités civiles de l'autre ? Quelle était la place de ces dernières dans ce domaine ?
Ces questions sont abordées ici dans le cadre des anciens Pays-Bas et de la principauté de Liège. Cela permettra de saisir des situations variées et d’envisager à la fois des contingences diocésaines et civiles. Par ailleurs, sont envisagés tant le monde urbain que le monde rural, dont les spécificités institutionnelles peuvent influer sur le fonctionnement des institutions paroissiales. Le choix d’une perspective chronologique longue, du bas Moyen Âge à la fin de l’Ancien Régime, permet en outre de percevoir les évolutions au sein de ces différents cadres.
Philippe Desmette, "Paroisses et pouvoir civil dans les anciens Pays-Bas sous l’Ancien Régime"
C@hiers du CRHiDI. Histoire, droit, institutions, société, vol. 44, 2022.
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